Le MdT est-il une bonne solution pour tous les cadres de haut niveau cherchant à rebondir, alors qu’il ne leur reste que quelques années avant de prétendre à une retraite bien méritée ? Même si les statistiques montrent que, année après année, le chiffre d’affaire réalisé dans ce mode de recrutement ne cesse de grossir, ce mode de travail en « freelance » ne s’improvise pas et ne convient ni à tous les profils professionnels, ni à toutes les personnalités. C’est ce que nous explique Yann Etienne Le Gall du cabinet Valtus, invité de la Mairie de Versailles lors du Salon des Profils expérimentés 2024, devant une salle comble :

Le Management de Transition :

Parce qu’elles font face à une urgence, ou parce qu’elles n’ont pas la ressource en interne, les entreprises hésitent de moins en moins à payer le prix fort pour qu’un des Cabinets spécialisés dans le Management de Transition leur propose LE manager (souvent surdimensionné !) qui leur permettra dans un temps donné (4 à 18 mois) de résoudre le problème qu’elles rencontrent.

Le marché

En croissance de 17% par an en France depuis le covid, le MdT qui représente déjà 15% du recrutement des cadres, a éclos aux Pays Bas, avant de conquérir les pays anglo-saxons. Les entreprises françaises tentent de combler leur retard, mais une entreprise sur 5 seulement fait appel au MdT , contre 1 sur 2 en UK.

Les métiers type du Management de Transition :

C’est dans le secteur de l’industrie (45% des missions) que l’on fait le plus souvent appel au management par intérim, contre 25% dans le service.
Les fonctions du Comex (DAF, Directeur industriel, DRH, DSI), représentent 68% des demandes. Contrairement aux idées reçues, la fonction de direction générale ne représente que 6% des missions.

Les tendances.

La nécessité pour les entreprises de s’adapter aux nouveaux enjeux et aux fluctuations du marché, fait que de plus en plus des postes recherchés par les cabinets concernent des projets de transformations et de changements (42%).  Les missions de relais comptent pour 47% des cas et les situations de crise, liées à des plans sociaux ou des RJ, pour moins de 10%.

Le processus.

Le cadre qui souhaite chercher des missions devra se faire connaître des cabinets spécialisés :  rencontre avec un conseiller, « up-loading » de son profil sur le site internet du cabinet, puis qualification pour rentrer dans la base de données du cabinet.
Ces viviers très sélectifs (10 000 profils pour environ 500 missions par an chez Valtus, leader français incontesté) permettent aux cabinets de répondre à tous types de demandes.
A chaque sollicitation, et en fonction du besoin exprimé par l’entreprise, le cabinet sélectionnera dans sa base 2 à 3 candidats présentant les qualités requises, parmi lesquels le choix sera fait avec l’entreprise.

Les qualités professionnelles requises :

Le Manager de Transition doit allier les aptitudes parfois contradictoires de la fonction de conseil (diagnostique et analyses), à celles d’un manager opérationnel. L’action, l’esprit projet, l’autonomie et le leadership, en font un profil de type « couteau suisse ».
La rapidité de réflexion et d’actions est également un « must » : là où l’on parle de 100 jours pour prendre la mesure d’un nouveau poste de salarié, ici il n’en faudra que 10 !

Les aptitudes personnelles :

En plus d’une totale mobilité géographique et d’une capacité d’adaptation aux situations les plus variées, le manager devra donc être prêt, tant financièrement que psychiquement, à l’alternance. En effet, seulement 15% des missions se transforment en embauches. A la première mission succèdera vraisemblablement une nouvelle période d’incertitude et d’attente d’une nouvelle mission.

En conclusion :

On dit parfois qu’on rentre en Management de Transition comme on rentre en religion : les aptitudes requises sont si sélectives, qu’il est essentiel de prendre en compte tout ce qu’un tel choix implique, tant du point de vue personnel que familial, avant de tenter l’aventure. La variété des missions, l’importance des enjeux et l’environnement managérial, font néanmoins du management de transition un mode de recrutement très attractif.

Lien vers la conférence : « Transition de carrière et management de transition »: l’exemple de Yann-Etienne Le Gall, associé chez Valtus